TAPAJ, un projet d'envergure qui va faire du bruit
TAPAJ ? Drôle de nom pour un dispositif aussi surprenant qu'innovant. En toutes lettres il s’agit de : Travail Alternatif Payé À la Journée. Importé du Canada en 2012, développé sur Marseille depuis 2015, ce dispositif novateur en matière d’insertion sociale par l’économique, s’adresse à des jeunes connaissant de grandes difficultés d’insertion sociale ou/et économique.

Porté en France par le groupe S.O.S Solidarité et le CAARUD* SLEEP’IN à Marseille, ce sigle fait de plus en plus parler de lui et les chantiers se développent un peu partout dans les quartiers prioritaires de la Politique de la Ville.
TAPAJ, de quoi s’agit-il ?
La plus grande originalité du programme de TAPAJ, c’est de s’adresser et d’employer plus particulièrement des jeunes de 18 à 25 ans qui sont en (très) grandes difficultés ou qui connaissent des situations de rupture et de vulnérabilité par rapport aux réseaux de consommation de stupéfiants. Les jeunes sont placés en situation directe d’emploi sur un chantier avec un véritable contrat de travail. Ce sont de courtes durées de travail qui leur sont proposées, mais ils bénéficient d’un bulletin de salaire ainsi qu’une ouverture de droits.
Le dispositif TAPAJ leur permet ainsi de travailler d'une demi-journée à plusieurs journées consécutives. Tous les jours, les heures réalisées sont comptabilisées, validées et payées. Les absences, ne sont, bien sûr pas rémunérées mais elles ne pénalisent pas automatiquement le jeune car il peut revenir travailler sur une ou plusieurs autres journées sur le chantier en cours ou bien intervenir sur un autre chantier TAPAJ. Les missions qui sont proposées sont rémunérées par l’Association Départementale pour l’Emploi Intermédiaire (A.D.P.E.I) qui gère les contrats et paye les salaires. Les jeunes travailleurs de TAPAJ sont très marginalisés. Ils entrent ainsi dans une vraie dynamique individuelle d’insertion sociale et professionnelle. C’est pour eux un réel premier pas vers l’emploi. Les territoires d’intervention sont choisis avec les partenaires de la Politique de la Ville, notamment les logeurs sociaux, présentent un intérêt collectif du point de vue de la rénovation ou pour améliorer la vie dans la cité. Sur les chantiers TAPAJ les jeunes apprennent différents savoir-faire professionnels dans les métiers de l’entretien, du nettoyage ainsi que du jardinage et de la maçonnerie, selon l’état du site à rénover et les besoins du chantier.

À Maison Blanche, dans le 14ème arrondissement de Marseille, un ancien terrain de boules a été totalement nettoyé et rénové.
Tant du point de vue des jeunes qui ont participé à l’action que du point de vue des habitants qui ont assisté à cette transformation de leur cité, c’est une totale réussite. Le chantier TAPAJ Maison Blanche a totalisé 53 journées de travail et 21 jeunes y ont participé. Et même si on sait qu’il est difficile pour les filles de travailler dans les métiers du bâtiment, sur ce chantier, la présence d’une jeune fille, Johanna, (à laquelle Mme Fructus a remis une lettre de remerciement pour avoir participé à la mission comme à chacun des 21 autres participants) prouve que rien n’est impossible quand on a la motivation.

Sur les chantiers TAPAJ les jeunes apprennent différents savoir-faire professionnels dans les métiers de l’entretien, du nettoyage ainsi que du jardinage et de la maçonnerie, selon l’état du site à rénover et les besoins du chantier.
De par les partenariats déjà engagés avec les logeurs sociaux (13 Habitat notamment) et les collectivités locales (Service des Sports et Service des Espaces Verts et de la Nature de la Ville de Marseille), ces chantiers s’intègrent de façon naturelle dans les démarches d’amélioration de la qualité de la vie des Programmes de Rénovation Urbaine (PRU) et de Gestion Urbaine et Sociale de Proximité (GUSP) pilotées par les équipes projet de Marseille Rénovation Urbaine (MRU) et de la Politique de la Ville.

Pour Pascal Fraichard, délégué régional du groupe S.O.S : "C’est un dispositif suffisamment souple qui permet à un jeune de revenir le lendemain même s’il a raté le chantier un matin parce qu’il ne s’est pas levé. La porte n’est jamais fermée. Et grâce au déploiement du dispositif sur tout Marseille, nous pouvons le réemployer sur un nouveau chantier après. Cependant, dans l’avenir, nous aimerions travailler sur des projets ou des chantiers un peu plus longs, ceci pour avoir la possibilité de travailler sur le projet professionnel individuel et l’accès aux soins et l’insertion sociale du jeune connaissant des addictions ou de grandes difficultés, ce qui est notre cœur de métier".
La Métropole (Territoire Marseille-Provence) et l’État ont déployés de gros moyens pour soutenir cette expérience hors du commun sur tous les quartiers prioritaires dans le cadre de la programmation d’actions en fonctionnement du Contrat de Ville 2015-2020. Un comité de suivi, composé des équipes projets, des représentants du groupe SOS Solidarité et des partenaires institutionnels a été mis en place pour déployer le dispositif dans les meilleures conditions.
Les autres chantiers réalisés ou en cours ? Les cités Consolat et Plan d’Aou dans les territoires Nord Littoral Ouest et Est ; Félix Pyat pour le Grand Centre Ville et Air Bel, La Soude et Bensa pour le Grand Sud Huveaune.
Pour Lionel Olivier, Chef de projet TAPAJ 13 coordonnateur du CAARUD* SLEEP’IN Marseille : "Ce projet est innovant et hyper motivant, il bouscule toutes les idées reçues sur le travail et sur les jeunes difficiles. Cela vaut le coup d’essayer d’aller plus loin, de l’étendre afin qu'un maximum de jeunes et de quartiers puissent en bénéficier. Sur tous les chantiers nous sommes toujours très bien accueillis, aussi bien par les habitants que par les travailleurs sociaux. Durant les chantiers, des mamans viennent même nous apporter à boire et à manger surtout quand les travaux se déroulent en pleine période estivale ou par grand froid. Après un chantier on constate que les lieux sont mieux respectés : aucun tag, les terrains sont utilisés par les enfants pour jouer au ballon, par les familles pour se retrouver le week-end, s’asseoir et discuter ensemble. Les résultats vont bien au-delà de nos espérances. On assiste à une réelle réappropriation des territoires ».
< Contacts >
Pascal Fraichard
Délégué Régional Prévention des soins et addictions PACA
35, rue Villeneuve
13001 Marseille
Tél : 04 91 62 84 81
pascal.fraichard@groupe-sos.org
*(CAARRUD) /Centre d'Accueil et d'Accompagnement à la Réduction des Risques pour les Usagers de Drogues
Lionel Olivier
Chef de Projet TAPAJ 13
8, rue Marcel Sembat
13001 Marseille
Tél : 04 91 62 84 84
sleepin.marseille@groupe-sos.org
Association Départementale Pour L'Emploi Intermédiaire
18 Bd Camille Flammarion
13001 MARSEILLE
04 91 11 01 40